Cette méthode utilisée depuis 2004 par l’Association AFT dans le cadre de la lutte
antidopage fixe en cyclisme une valeur en compétition de PMA estimée à 7 W/kg au-
delà de laquelle, des investigations supplémentaires devraient être engagées par les
autorités en charge de la lutte antidopage en raison d’un profil qualifié
« d’anormalement élevé ».
La spécificité des méthodes utilisées dans la lutte antidopage font qu’une interprétation
par des non-spécialistes peut conduire à des erreurs d’appréciation et de jugement. Il
nous a semblé important au regard de cette valeur de la PMA estimée à 7W/kg de
préciser certains points.
En effet ce n’est pas une valeur de PMA mesurée au-delà de 7W/kg en laboratoire
mais bien une valeur de PMA estimée en course en fin d’étape sur une compétition de
plusieurs jours au-delà de 7W/kg qui nécessiterait selon nous une investigation
supplémentaire.
Ainsi nous avons pu nous même par le passé que ce soit dans le cadre d’un travail de
thèse* (en accès libre) autour de l’étude de profils de 45 cyclistes professionnels et 26
élites ou dans le suivi et la réalisation directe de plus de 4000 tests d’efforts mesurer
des valeurs des PMA en laboratoire au-delà de 7W/kg sur des athlètes qui
possédaient une réelle éthique de pratique sans dopage.
De nombreuses publications attestent également des différences possibles dans les
mesures de PMA en laboratoire en fonction des protocoles et matériels utilisés. Sur le
terrain, si le modèle mathématique publié et utilisé par l’Association AFT pour estimer
la puissance développé est le même depuis 10ans, il peut souffrir du choix des valeurs
pour certaines variables ce qui nous pousse toujours dans le cadre de lutte antidopage
à le rendre « favorable » aux athlètes, c’est-à-dire à « élargir les mailles du filet ».
Ainsi nous maintenons le fait qu’une valeur de PMA estimée en course en fin d’étape
sur une compétition de plusieurs jours au-delà de 7W/kg nécessiterait selon nous une
investigation supplémentaire en relation avec la lutte antidopage.
En synthèse et pour vous donner une image c’est un peu comme si un athlète en
course à pied venait à battre son record personnel sur 3000m dans les 3 derniers km
d’un marathon le dimanche après avoir enchaîné une semaine à plus de 200km
d’entraînement; cela nous amènerait nécessairement à devoir à minima nous poser
certaines questions...
*Thèse soutenue par Pierre SALLET en 2004 «#átude comparative intra et inter-disciplinaire du profil physiologique et
neuromusculaire chez le sportif de haut-niveau»